La bleue pour les bleus (15): Identifier & dater une bleue.

Publié le 30/01/2013 à 22:31 par le-monde-en-bleue

Numéro de cadre, numéro de moteur, type Mines, où se trouvent-ils ? à quoi servent-ils ? Voilà bien des questions très clairement récurrentes dans vos courriels.
Ce blog ayant avant tout une vocation pédagogique, il semble véritablement nécessaire de revenir plus en détails sur ce sujet. Pour ce faire, nous allons reprendre un par un les éléments qui, d'une manière ou d'une autre, participent à l'identification d'une bleue.

 

 


1. Plaque constructeur.

Située en bout de cadre derrière la fourche, la plaque constructeur n'a d'autre utilité que d'identifier votre bleue en qualité de Motobécane ou de Motoconfort.
Mais comme vous le savez, c'est bonnet blanc et blanc bonnet.

 

 


2. Plaque des Mines.

C'est sans doute avec le numéro de cadre, l'élément le plus important. Cette plaque reprend : la marque (Motoconfort, Motobécane), la cylindrée (49,9), le type Mines (AU76, AV79, etc.), le numéro de moteur ainsi que la date de réception au Service des Mines du modèle.  Attention à ne pas commettre l'erreur que l'on voit très souvent : cette date ne correspond aucunement à la date de fabrication de votre bleue ! C'est la date à laquelle les Mines ont homologué le premier modèle de ce type. Ainsi, vous pouvez avoir une AU79 fabriquée en 1963, elle aura tout de même cette plaque indiquant 27-10-57.

Vous trouverez aisément cette petite plaque ronde rivetée sur la culasse. Du côté gauche sur les culasses rondes de moteurs fixes, du côté droit sur les culasses semi-carrées de moteurs flottants.

 

 

 

 

3. Plaque d'identité (du propriétaire).

Je ne saurais dire si elle était obligatoire ou simplement conseillée dans les années 60/70, mais cette plaque gravée du nom et de l'adresse du propriétaire était un élément incontournable sur vélos et vélomoteurs de cette époque. Raison pour laquelle on en retrouve fréquemment une lors de l'achat d'une bleue. Ceci étant, au-delà du simple et émouvant plaisir de connaître l'identité de celui ou celle qui a acheté votre mob neuve, cette plaque n'a plus aucune utilité d'ordre administratif.

 

 


4. Numéro moteur.

Il est gravé sur une plaque que vous trouverez aisément, tout juste sous la sortie de la trompette d'échappement.

 

 

 

5. Numéro de cadre.

Enfin, dernier élément d'identification et non des moindres : le numéro du cadre.
Sur les anciennes bleues à cadre fixe, ce numéro est frappé à froid, côté gauche, au bout de la fourche arrière. Pour le trouver, il est impératif d'ôter le carter.
Comme vous le voyez sur la photo, entre l'œuvre de la corrosion et, parfois, un amalgame de mélasse boue/graisse à cet endroit, ce numéro peut ne pas être très lisible.
Sur les modèles à bras oscillant, vous trouverez le numéro de cadre au niveau du pédalier.

 

 

 

Les bons numéros pour l'administration.


Comme je l'avais expliqué au chapitre 12 (Assurer, immatriculer), ces données vous seront précieuses pour renseigner les formulaires de votre courtier et de la Préfecture. Bref rappel, la date de réception aux Mines fait office de date de première mise en circulation et le numéro de cadre, lui, remplace le numéro minéralogique  lorsque la bleue n'a encore jamais été immatriculée.


Le matching numbers.


Ce matching numbers, que nous traduirons par "correspondance des numéros", est une notion qui nous vient des collectionneurs de muscle cars, mais qui est aujourd'hui largement répandue dans le monde de la collection d'engins mécaniques en tout genre. L'idée consiste à vérifier que les numéros de série de chaque élément (moteur, châssis, etc.) sont contemporains les uns des autres et donc que la machine ne comporte aucune pièce rapportée.

Vous l'aurez compris, vous pouvez aussi contrôler le matching numbers de votre bleue afin de vous assurer que l'ensemble est à peu près cohérent.
En effet, si vous possédez une plaque constructeur Motobécane mais que la plaque des Mines indique AU79 Motoconfort, vous saurez que le moteur n'est pas celui d'origine. Vous pouvez également "matcher" le moteur avec sa culasse en comparant plaque des Mines et numéro moteur.
Enfin, évidemment, le type Mines doit correspondre au cadre que vous avez sous les yeux : un AV79 sur une bleue à bras oscillant, il y a forcément un problème.

Comment dater une bleue ?


C'est une question qui revient aussi fréquemment dans vos courriels et c'est bien légitime. Là encore, contre certaines idées reçues, l'année d'assemblage d'une bleue ne s'établit pas en fonction du numéro de cadre, mais en fonction du numéro moteur. Voici le tableau, bien connu des passionnés de Motobécane, qui vous permettra de découvrir cette année d'assemblage :

 

 


Voilà pour aujourd'hui, en espérant que ces nouvelles précisions seront utiles au plus grand nombre des nouveaux propriétaires de belles bleues qui nous rejoignent chaque mois.


Rudyard CLIN.

Vœux 2013.

Publié le 02/01/2013 à 19:45 par le-monde-en-bleue
Vœux 2013.

Pour la troisième fois consécutive dans ce méandre de l'internet exclusivement consacré à cette chère et délicieuse mobylette bleue, je vous souhaite, à toutes et tous, une excellente nouvelle année. Je dois hélas le reconnaître, 2012 n'aura pas été un grand millésime pour le blog tant les nouvelles publications furent peu nombreuses. C'est la conséquence directe d'une activité professionnelle qui m'a totalement absorbé depuis le printemps dernier. Mais enfin, par les temps qui courent, je ne saurais me plaindre de trop travailler. Pour autant, je me suis toujours efforcé d'assurer le "SAV de la bleue" en répondant (depuis septembre) aux courriels qui sont chaque année plus nombreux ! On ne peut d'ailleurs que s'en réjouir puisqu'ils sont le reflet de la cote d'amour grandissante pour notre mob inoxydable.
J'ai toutefois un regret, celui de n'avoir pu répondre en temps et en heure à Nicolas, journaliste au Parisien, qui m'a gentiment contacté début août dans le cadre de la préparation d'un article sur la bleue. Du reste, félicitons-le pour le sympathique clin d'œil à la légendaire tobec qu'il a fait paraître et que vous pourrez lire ou relire goulûment ici :  Les yeux dans la Bleue.
Le tout illustré par Thierry Dubois, talentueux dessinateur et grand passionné des véhicules sixties, que l'on connaît bien.

Pour conclure, profitez bien toutes et tous de ces périodes hivernales, quoique plutôt douces finalement en ce début 2013, pour chouchouter, bichonner, restaurer, graisser vos belles bleues. Ainsi, elles seront parées pour vous faire traverser les plus belles campagnes de France cet été...


Rudyard CLIN.

La bleue pour les bleus (14) : Montage compteur.

Publié le 06/05/2012 à 18:48 par le-monde-en-bleue
La bleue pour les bleus (14) : Montage compteur.

Aujourd'hui nous allons voir comment installer un compteur digital sur une vieille bleue. Alors bien entendu, l'anachronisme choquera les puristes, pour autant, ce genre de petit "ordinateur de bord" est tout à fait utile à ceux qui roulent beaucoup. Pensez bien que pour une majorité de bleues, le compteur est aux abonnés absents : impossible de juger de sa vitesse,  mais impossible aussi de juger des trajets parcourus et donc des fréquences d'entretien. De plus et comme on va l'évoquer, ces appareils offrent des fonctionnalités supplémentaires qui s'avéreront aussi intéressantes sur une machine déjà pourvue d'un compteur classique. Même si l'installation est d'une simplicité biblique, un tutoriel est toujours bon à prendre.

Choix d'un compteur.

À l'origine, ces ordinateurs sont conçus pour le cyclisme. Il en existe une vaste gamme, du modèle le plus basique au modèle qui se branche sur PC pour en extraire et archiver les données. Laissons la télémétrie aux Formule 1 et aux VTTistes de haut niveau, nos bleues se contentent largement des 7 fonctions assurées par tous les modèles d'entrée de gamme. Au-delà des possibilités offertes, il existe deux grandes catégories de compteurs : filaire ou à transmission numérique dans la bande 2,4 Ghz. Quelques marques réputées telles que SIGMA, CATEYE ou VDO se partagent allègrement le marché au travers d'une large diffusion chez les distributeurs du sport ou chez les spécialistes cyclos. Pour ce tutoriel, j'ai choisi un modèle sans marque, le plus simple et le moins cher possible, trouvé dans les rayons d'un hypermarché à l'enseigne de souche stéphanoise : 12,90 euros.

Les éléments du kit et le fonctionnement.

Une fois le blister ouvert, on y trouve : l'ordinateur, la platine support à fixer au guidon reliée au capteur ILS, l'aimant à clipser sur un rayon et quelques colliers de serrage. Un premier constat apaisera les puristes dont je parlais en introduction : l'installation ne nécessite aucune opération irréversible, l'ensemble peut être retiré en moins de temps qu'il en faut pour le dire, inutile donc de choisir entre authenticité et utilité. 
En terme de fonctionnement, la transmission purement mécanique constituée d'un entraîneur et d'un câble que l'on connaît classiquement sur les mobs est ici, évidemment, remplacée par une liaison électrique. Le capteur ILS (Interrupteur à Lame Souple) placé sur la fourche est déclenché à chaque tour de roue par l'aimant fixé à la jante, créant ainsi une impulsion récupérée et interprétée par le calculateur. CQFD.
Les 7 fonctions standard qui constituent le minimum syndical sur un appareil du genre sont : vitesse instantanée (SPD), compteur kilométrique journalier (DST), totalisateur kilométrique (ODO), vitesse maximale (MXS), vitesse moyenne (AVS), chronomètre et montre digitale (TM) et comparateur vitesse moyenne/vitesse instantanée (+/-). J'ai omis de le préciser mais cela peut être important : le compteur est totalement amovible. Autrement dit, vous pouvez stationner votre bleue en emportant l'appareil dans votre poche.

La pose.

Il vous faudra compter une grosse demi-heure pour le montage. Commencez par fixer la platine sur le guidon à l'aide de deux colliers puis composez le cheminement du fil le long de la fourche jusqu'au capteur ILS. Placez l'aimant sur un rayon de la jante, tout simplement en le clipsant. Bien que le choix de l'endroit (plus près du pneu ou du moyeu) n'ait absolument aucune incidence sur la justesse du compteur, je vous conseille malgré tout de le positionner plus proche du moyeu. En effet, plus vous l'écarterez du centre de la roue, plus sa vitesse angulaire sera conséquente. Or, si l'on garde à l'esprit que ce système est initialement conçu pour des vélos, évoluant rarement au-delà de 40 km/h, sur une mob on peut légitimement redouter une mise sur orbite de l'aimant...
Nous arrivons finalement à la seule difficulté de l'installation, à savoir le réglage de l'entrefer, ou distance entre l'aimant et l'ILS. Là encore, s'agissant d'un dispositif destiné aux biclous, cet entrefer ne doit pas excéder 2 mm ! Et forcément, cela pose problème sur une bleue où la distance entre le hauban de garde-boue sur lequel vous allez fixer le capteur et les rayons de jantes est comparativement énorme. Deux options s'offrent alors à vous : soit trouver un aimant beaucoup plus puissant que celui du kit (ce qui autorisera un entrefer plus large), soit bricoler une cale afin d'amener le capteur au plus près de l'aimant fourni. Dans le premier cas, il va falloir trouver comment fixer un vilain et gros aimant lambda au rayon, en toute sécurité. Dans le second cas, celui que j'ai choisi ici, il faut être certain que la roue ne présente pas un voile à faire pâlir une saoudienne, sans quoi à 2 mm d'entrefer c'est le bisou fatal assuré.

 


 

En ce qui concerne la réalisation de la cale, chacun ira de son inventivité et de ce qu'il a de disponible sous la main : morceau de Durit ou tube en PVC de la bonne section, bois ou alu taillé ad hoc, etc. Ici, j'ai utilisé du vieux joint de phare auto récupéré sur une épave. Cette matière à l'avantage de se malaxer comme de la pâte à modeler (on peut donc régler l'entrefer aux petits oignons) et d'assurer une fonction de silentbloc pour le capteur. Le tout est fixé, toujours, avec des colliers de serrage. 

Paramétrage.

Il ne reste plus qu'à saisir, sur le compteur, l'élément clé qui définira à lui seul la justesse des données : le développement de la roue. Pour ce faire, il existe deux techniques qui, comme nous allons le voir, mènent à un résultat similaire. Première possibilité, vous prenez le diamètre de votre pneu multiplié par pi. Dans le cas de notre AU79 en jantes 19 pouces, le pneu est en 23 pouces (c'est marqué dessus comme le Port-Salut). Avec 1 pouce = 2,54 centimètres nous avons :

23 x 2,54 x 3,1416 = 183,5 cm de développement.

Seconde possibilité, vous faites une petite marque au Tipp-Ex sur votre pneu, puis une au sol au même niveau. Vous grimpez sur la mob et la faites avancer d'un tour de roue jusqu'à ce que la marque du pneu rejoigne de nouveau la route, point auquel vous, ou un compère, ferez une seconde marque. Il ne reste plus ensuite qu'à mesurer la distance entre les deux repères :

 


 

Dans notre cas, la distance mesurée fut de 183,1 cm soit un écart de seulement 4 mm (0,2 %) qui s'explique très simplement par l'écrasement du pneu dû à la présence du bonhomme sur la bleue lors de la mesure.

Il ne reste plus qu'à entrer cette valeur de développement dans le mini-ordinateur (en mm) et le tour est joué.

 


En conclusion, si vous roulez beaucoup en bleue, pour 12,90 euros et 30 minutes de boulot cet appareil est pratiquement indispensable. Grâce à lui, non seulement vous connaîtrez vos vitesses d'évolution sur le plat, en côte, en descente, en limande, par vent de dos, chargé, etc. mais également les distances abattues lors de vos virées. C'est, au passage, un indice précieux pour éviter la panne sèche de mélange sur les longs trajets. La fonction comparateur (+/-) vous indique en permanence si votre allure actuelle augmente ou abaisse la moyenne, moyenne que vous pouvez consulter à tout moment évidemment. Enfin, le totalisateur vous permet de mieux suivre l'entretien de votre bleue et de connaître le kilométrage réalisé par les pièces d'usure. À ce propos, sur le modèle essayé et sans doute sur beaucoup d'autres semblables, il est possible de définir une périodicité (en km) d'entretien avec alerte. Fonctionnalité qui peut aussi être utilisée en qualité de jauge en saisissant tout simplement l'autonomie en kilomètres.

 

Rudyard CLIN.

Vos bleues : AV 68 & 76 de Léon.

Publié le 06/04/2012 à 19:55 par le-monde-en-bleue
Vos bleues : AV 68 & 76 de Léon.

Pour cette troisième contribution à la rubrique "Vos bleues", voici Léon qui nous présente ses deux machines. Tout d'abord une AV68, réminiscence de la bleue avec laquelle il tentait de croquer du Flandria étant jeune, puis une AV76 finalement préservée d'une fin certaine en déchetterie. Deux très belles bleues comme en attestent les clichés, à propos desquelles Léon nous livre quelques confidences : "Quand j'ai acheté l'épave de cette AV 68, identique à la bleue de mon adolescence et pas si facile que ça à trouver, la fourche était voilée. Ça ne se voyait pas du tout car les caches en tôle étaient bien droits. Lorsque j'ai tout démonté pour une restauration dure, c’est à dire avec peinture complète et réfection étanchéité du moteur, je me suis trouvé devant le dilemme fourche. J'ai d'abord redressé les tubes et j'ai roulé un bon moment comme ça. Puis je me suis dit que ce n'était pas très sérieux. J'ai donc cherché une fourche en bon état. J'ai retrouvé des composants en neuf sauf un des caches arrondis en tôle (mais j'ai les vieux) et pas des tubes de fourches en bon état, que des ruines... ?Là-dessus j'ai alors pu dénicher une fourche complète neuve, tubes et caches, mais avec les caches en tôle version à "décrochement carré". Comme le réservoir de ce modèle a lui aussi un décrochement carré, j'ai trouvé que ça ne choquait pas du tout. J'ai gardé un moment la fourche d'origine redressée au fond du garage et un jour, par hasard, j'ai buté dedans. Je l'ai alors observée de près et je me suis aperçu qu'un des tubes était fissuré, sans doute au redressage, juste au niveau du "T" de fourche inférieur. Très dur à voir, juste à la soudure. Bon ça n'aurait pas cassé tout de suite mais quand même. Du coup je l'ai jetée. J'ai soigneusement gardé les caches en tôle ronds d'origine neufs et aussi ceux de l'épave, pas très beaux mais restaurables. J'ai toujours eu la flemme de les remonter comme à l’origine à la place des  « carrés ». Il y avait déjà quelques mois de boulot sur cette 68 et je saturais."


 

Et puis, lorsqu'on évoque la bleue, au-delà de la bonne odeur de mélange qu'elle exhale avec malice, il y a toujours un délicieux parfum de souvenirs : "Concernant les détails de cette restauration de la 68, j'ai exprès voulu lui donner le côté "sport" de la selle biplace origine années 60, absolument introuvable, en magnifique léopard plastique bleu et le guidon plat, très "course". C'est en souvenir de celle que j’avais, exactement comme ça, et de mes arsouilles contre les Flandria et autres Benelli de l'époque. C'était infernal. Il fallait rouler à plat ventre sur le réservoir des bleues, planqué derrière le phare et même comme ça, en prenant tous les risques dans les descentes, les italiennes nous lâchaient rapidement. Devant les filles c'était la honte... Et mes parents ne voulaient rien entendre. C'était une bleue ou rien ! Mais qu'est-ce qu'on rigolait ! Malheureusement elle m’avait été volée."

Aujourd'hui, le plaisir est resté intact : "Je m'en sers régulièrement pour lui garder la forme. C'est très jouissif et ça fait encore plus tourner la tête des passants que ma Harley de bientôt 23 ans avec ses pots au bruit si caractéristique !" Pourtant, entre la Harley du père, le 650 Suzuki du fils, et quelques autres "jouets" qui s'accumoncellent, Léon envisage de vendre cette jolie 68. Comme il le souligne, il peut selon le souhait d'un futur acquéreur, la remettre en configuration d'origine (guidon standard et selle mono) ou encore la céder avec une selle biplace noire neuve.


 

Mais avant cette AV68 qui raviva tant de souvenirs, c'est une 76 qui remit fortuitement Léon sur le chemin des bleues : "Un vieil ami m’indiqua un jour, tout à fait par hasard, qu’il allait la jeter. Il l’avait achetée neuve en 1958 à son retour d’Algérie. Paix à son âme, il est décédé depuis d’une stupide chute à son domicile. Il me la donnait si je le débarrassais. Je n’étais pas collectionneur du tout. Ma dernière bleue, une AV 68 exactement identique à celle que je vous ai envoyée [ndr : cf. supra], datait de mes 16 ans, en 1966 ! J’ai simplement pensé que ça pouvait toujours dépanner pour aller au village faire les courses ou passer à la poste. Je l’ai donc récupérée et stockée plus d’un an dans un coin du garage sous un drap sans m’en servir ni m’en préoccuper. C’était en 1997. Disposant de temps dans l’hiver 1998/99 et ayant besoin de « me vider la tête » l’envie me vint un jour de me pencher sur cette vieille mob. Elle était complète. Les pédales et la selle étaient à bout de souffle, la peinture et les chromes pas trop gravement atteints. Le moteur non bloqué toussait. Il allait donc pouvoir fonctionner à nouveau."


 

Faut-il ou non repeindre une bleue en restauration ? Voilà bien la question qui divise parfois les cyanophiles en deux écoles antagonistes. Pour Léon, la robe de sa 76 restera en authentique bleu Motobécane : "J’ai alors démonté toute la carrosserie et j’ai procédé à une restauration minutieuse sans repeindre ni rechromer ! Tout au 600 puis 1200 dans l’épaisseur de la peinture pendant des centaines d’heures, mm2 par mm2. Ensuite polishage soigneux et elle a repris une sacrée allure. Idem pour tous les chromes et pièces en alu. Pour les parties avec de petites écailles de peinture ou rayures trop prononcées pour être rattrapées comme ça, sur le porte bagages par exemple, j’ai procédé par retouches au mini pinceau. Cette AV 76 est donc dans sa peinture d’origine." 

Mécanique et partie cycle sont également rafraîchies :  "Pour le moteur une remise en route dans les règles avec tous les nettoyages de carbu et du reste, les réglages d’allumage etc. Câbles neufs bien graissés et c’est reparti sans problème. Les parties très usées, selle, pédales, poignées, courroie ont été remplacées par des pièces en meilleur état, neuves ou refabriquées à l’identique, trouvées sur des brocantes ou sur les sites web ad hoc comme Ebay France qui débutait à l’époque ! J’ai conservé les anciennes pièces."

Et comme toujours, la bleue fait sensation : "J’ai pas mal roulé avec et j’ai même fait des manifestations de motards en casque et lunettes d’époque avec le succès qu’on imagine. Les badauds me repéraient tout de suite au milieu des japoniaises et autres grosses bécanes hyper puissantes et applaudissaient mon équipage au passage ! Je trouvais ça plus drôle que de prendre ma Harley pour rouler au pas en ville durant toute une manif."

 

 

Alors qu'elle était destinée à la poubelle lorsque Léon la récupéra, cette 76 ne connaîtra pas seulement une seconde chance, mais aussi une troisième vie : "À l’été 2011, j’ai cédé cette bleue à un gars sympa qui cherchait exactement ce modèle-là. Il voulait en faire cadeau pour ses 50 ans à un de ses amis ayant eu la même AV 76 dans son enfance. En fait, il avait piqué et transformé celle de sa mère tout en la repeignant en rouge pour que ce soit plus djeu’n, l’horreur. Là ils l’ont gardée bien bleue, ouf ! Ce fut une très belle fête, joyeuse, à ce que j’ai pu voir sur le DVD qu’il m’a envoyé pour me remercier !".

On ne le dira jamais assez, la bleue est génératrice de bonne humeur et cette contribution de Léon en témoigne une fois de plus. Merci à lui !

 

Rudyard CLIN.

Millevaches 2011 en solitaire.

Publié le 24/02/2012 à 11:57 par le-monde-en-bleue
Millevaches 2011 en solitaire.

Je m'en vais, aujourd'hui, vous conter encore une bien belle aventure humaine en bleue, en l'occurrence celle de Roland. Roland et le guidon c'est une longue histoire d'amour puisque, en 40 ans, il aura roulé pas moins de 22 motos parmi lesquelles quelques mythes des seventies tels que Honda 750 CB Four ou Kawa 900 Z1. Des machines qui lui permettront, entre autres plaisirs, de participer à la non moins légendaire concentration des Millevaches, rassemblement hivernal dont la première édition remonte, rappelons-le, à 1969.

Pourtant, malgré ce beau palmares gros cubes, c'est bel et bien en bleue que Roland décida de se rendre aux Millevaches 2011. Avec environ 700 kilomètres aller-retour au menu, on aurait pu penser qu'il allait choisir une 881 ou une 88, une bleue "routière" si je puis dire. Et bien non, c'est sur une authentique 79 qu'il jettera son dévolu. Monsieur est rock'n roll. Car il n'y a guère que le Terminator avec son popotin en titane qui puisse endurer l'amortissement, ou plutôt l'absence d'amortissement d'une 79 sur une telle distance.






Mais ça n'est pas tout. Car si, lorsqu'on s'aventure sur plusieurs centaines de bornes avec ces machines vieilles d'un demi-siècle, on le fait au moins à deux, souvent en bande, même parfois avec une auto d'assistance, l'ami Roland part en solitaire. Et pour achever de vous planter le décor, je vous rappelle que la concentration des Millevaches se déroule au mois de décembre qui, certes si cette année il fut exempt de grosses neiges, n'est assurément pas le plus agréable en mob. Mais bon, une hivernale au mois d'août, je vous l'accorde, ça perd un peu de son charme.

Départ donc d'Ambérieu, direction Tarare puis Chalmazel pour un premier arrêt. Déjà 160 kilomètres au compteur, il est temps de ravitailler la brêle en mélange. Roland est gelé par l'humidité et le vent. Le patron de la station service, stupéfait de voir ce fou furieux sur sa menue monture par un temps pareil, lui paie un café salvateur tant pour le corps que pour le moral. Et du moral, il va en falloir pour attaquer le col du Béal, 1400 mètres d'altitude, avec un vent à décorner les boeufs. La 79 ne donne aucun signe de faiblesse, Roland redescend sur Issoire, puis arrive à Besse où il avait prévu d'être hébergé chez un copain, cette fois sous une pluie glaciale. Le lendemain c'est reparti : Bort les Orgues, Ussel puis arrivée à Meymac. Une drôle de coïncidence y attend Roland : "Là, surprise, je retrouve mon ami Bunny, avec une 125 xls, venant de Montmaur , près de Gap (550 kms). Nous nous sommes retrouvés là, comme il y a 40 ans ! Nous avions fait les Millevaches en 1970 et 1971 ensemble !".
C'est donc aussi ensemble que les compères terminent le bout de route qui mène au campement sur le plateau, lorsqu'une voiture les double à plusieurs reprises en prenant des photos, avant de les faire stopper. Encore une agréable rencontre, puisqu'il s'agit du journaliste de LVM (La Vie de la Moto) qui couvre l'événement.


 

Après une sympathique interview sur le vif et quelques photos supplémentaires, Roland arrive enfin à destination, avec une récompense qui n'a pas de prix : "Arrivée au bivouac et applaudissements des motards, tous m’ont salué et sont venus discuter, j’avais la larme à l’oeil !". Une journée riche en émotions qui s'achève par un casse-dalle bien mérité puis le repos du guerrier. Enfin repos, repos... repos façon commando : une tente et un duvet à même le sol par une température qui fouette le sang. La bleue s'endort aussi à l'abri d'un arbre, son compteur affiche 379 kilomètres, soit le trajet parcouru depuis Ambérieu sans aucune panne.



 

 



Le lendemain matin, il ne faut pas mollir, retour au bercail via Clermont-Ferrand où Roland est contraint de traverser un secteur en travaux truffé d'énormes nids de poules. Et c'est seulement ici qu'interviendra le premier et seul incident, les roulements de roue arrière décidant de jeter l'éponge. Pourtant, il est bien rare qu'une bleue abandonne son propriétaire sur le bord de la route et cela se vérifiera une fois de plus. Malgré une roue un peu bringuebalante et des roulements qui bleuissent sous l'effet de la chaleur et de la contrainte, Roland arrivera à bon port après 353 kilomètres depuis Meymac.

Il y aurait beaucoup à méditer à propos de cette belle virée en mob, mais c'est encore l'intéressé qui la résume le mieux : "Pour moi, ça a été une super aventure, j’ai retrouvé la chaleur humaine, une amitié, et une humanité que je croyais perdues dans ce bas monde. . . Le pire, c’est qu'après avoir souffert quand même  ( de l’arrière-train et du froid ), je pense y retourner en cette fin d’année.".

Après avoir côtoyé de belles, complexes et performantes mécaniques, Roland avoue sans détour qu'il a redécouvert un autre et vrai bonheur avec la mobylette. Lorsque des amis motards le raillent un peu quant à la vitesse de déplacement vertigineuse offerte par cette machine, il répond simplement : "Je ne trouve jamais le temps long en mob, et moi-même, je ne comprends pas pourquoi; mais je ne me pose pas la question et je roule et profite de ce merveilleux engin". Voilà un constat que partagera, j'en suis sûr, une grande majorité de mobeux tant il est doux, au guidon d'une brêle, d'admirer le paysage, de respirer les senteurs variées, d'écouter la mécanique, mais aussi de philosopher, de réfléchir, de déstresser ou encore de pratiquer l'introspection... bref, on ne s'y ennuie jamais.

D'ailleurs, Roland assure activement la promotion de la mobylette puisqu'il a, tout récemment, entraîné une dizaine de ses camarades du moto club à 1000 mètres d'altitude, par -15° ! Je vous invite à lire l'article paru à ce propos sur le site Bugey-Côtière : ici.

Enfin, le plaisir de pouvoir effectuer l'entretien soi-même de A à Z est sans aucun doute un autre motif de satisfaction pour notre ami. Du coup, le virus semble bien installé, puisqu'aux dernières nouvelles arrivées  d'Ambérieu, Roland achève le rafraîchissement d'une AV89 qui va épauler sa vaillante 79 bleue.







"Avec la bleue, l'aventure commence à votre porte !" serait finalement une belle idée de slogan si Motobécane devait encore commercialiser sa mythique mobylette. Car oui, la bleue c'est l'accession facile et peu coûteuse à une belle aventure humaine et mécanique. Si vous y réfléchissez bien, combien sommes-nous qui avons aujourd'hui entre 35 et 70 ans, à avoir rêvé un jour de faire un Paris-Dakar, un Côte-Côte Abidjan Nice ou autres épreuves du genre ? Et combien, au final, ont réalisé ce rêve ? Alors bien entendu, les taquins me rétorqueront que, même en fermant un oeil et avec beaucoup d'imagination, Clermont-Ferrand ne ressemblera jamais à Tamanrasset, oui bon... Mais plus sérieusement et comme en témoigne Roland, 700 bornes en bleue, même au coeur de la France, c'est un merveilleux moyen de retrouver des valeurs fortes comme l'entraide, l'amitié ou le dépassement de soi. Encore merci à lui pour le partage de son expérience et de ses émotions.






Rudyard CLIN.

La bleue pour les bleus (13) : 10 produits pour restaurer.

Publié le 21/01/2012 à 17:00 par le-monde-en-bleue
La bleue pour les bleus (13) : 10 produits pour restaurer.

 

 

 

Il n'y a rien de plus désagréable que d'interrompre une séance de mécanique, du cambouis jusqu'aux coudes, pour courir chez bricomachin acheter le truc qui manque. Raison pour laquelle je vous propose une liste de dix produits à avoir sur les étagères de votre atelier, afin de restaurer ou d'entretenir votre bleue en toute quiétude. Bien entendu, cette liste n'est pas exhaustive et chacun y ajoutera volontiers selon ses goûts et habitudes d'autres références. Mais cela reste malgré tout une bonne base, surtout à l'attention de ceux qui viennent de récupérer une bleue et pour qui la bricole en mécanique est un monde nouveau...

WD-40

L'incontournable, le magnifique, que dis-je, le miraculeux.  Oui, le "védé" est l'eau bénite du mécano : il dégrippe, lubrifie, nettoie, dégraisse, ravive, protège (de la corrosion), isole (électriquement) pour ne citer que ses vertus les moins originales. Ça n'est pas pour rien qu'on baptise le "Water Displacement 40th attempt" (vous ne le saviez pas ça, hein ?... moi non plus), l'aérosol aux mille usages. Combien de boulons récalcitrants, soudés par la rouille, qui se marraient même devant une clé Facom ont abdiqué grâce à ce produit magique ? (100 ml : 3,40 euros environ)

White Spirit

Là encore, nous avons affaire à un classique, largement utilisé pour ses pouvoirs dégraissants (non oxydant) et dissolvants. C'est lui qui se chargera de nettoyer vos pinceaux, pistolets, outils ainsi que toutes les pièces mécaniques. La peinture fraîche et le cambouis ne lui résistent pas. Voyez donc ce pédalier, vestige découvert sous une tartine d'huile, de graisse et de boue vieilles d'au moins 20 ans, grâce au White Spirit. (1 l : 3,40 environ)




 

 

Belgom alu

Les bleues, notamment les anciennes, possèdent quelques pièces en aluminium telles que les couvercles de boîte à outils ou le cerclage de phare qui, au fil du temps, se ternissent à cause de l'oxydation. Belgom alu et un peu d'huile de coude vous ramènent tout ceci à l'état neuf. Accessoirement, pour les sorciers de "l'extrême", adorateurs du gros kiki à la recherche du kilomètre heure supplémentaire qui va effrayer les mouches, le Belgom alu permet de polir les pièces mécaniques (pistons, pipes, embiellages, etc.). (250 ml : 13,20 euros environ)



 

 

Acide chlorhydrique

Celui-ci vous sera d'un grand secours  si vous souhaitez conserver la visserie d'origine. Généralement rouillée au possible sur les plus anciens modèles, un petit bain de cinq minutes dans cet acide lui rendra sa jeunesse. Il convient par la suite de bien la rincer et bien l'huiler afin de la protéger d'une future attaque corrosive. Evidemment, c'est un produit à manipuler avec les précautions nécessaires, mais vous êtes de grands garçons et de grandes filles... (1 l : 2,75 euros environ)


Rustol

Comme le WD-40, le Rustol est un fidèle et précieux compagnon du mécano averti. En matière de produit antirouille, ne cherchez pas midi à quatorze heures, le Rustol est éprouvé et efficace en toute circonstance. Figurez-vous qu'il est aussi l'allié incontournable des bateliers pour le traitement des coques d'automoteurs et de barges; on peut donc raisonnablement lui confier la protection de nos cadres de bleues. Vous l'appliquerez  sur les pièces préalablement poncées, avant apprêt et/ou peinture. Certains l'utilisent même en qualité de vernis de protection (le Rustol est incolore) sur une peinture d'origine, ce qui a pour effet de conserver la patine, le jus, tout en préservant de la corrosion. Petit bémol toutefois dans ce dernier cas, le Rustol a tendance à jaunir un peu dans le temps. ( 0,5 l : 11,50 euros environ)


Polish

Avec les années qui passent et bien que l'émail d'origine soit de belle qualité, votre bleue qui n'aura pas été restaurée en peinture va doucettement se ternir. Vous pourrez alors profiter du printemps pour appliquer un produit lustrant (polish) au coton. C'est assez long et surtout un bon moyen de se débeziller une épaule, mais le résultat en vaut la chandelle. N'ayez aucune crainte en voyant votre coton devenir tout bleu, c'est justement la pellicule de peinture oxydée et terne qui s'en va.  (0,5 L : 6,90 euros environ)

 

 

 

Start Pilot

La bombe de Start Pilot, elle, vous sera d'une aide précieuse dans la traque d'une éventuelle prise d'air. Vaporisé sur le cylindre, la culasse, la pipe d'admission, etc, moteur tournant, le Start Pilot colmatera brièvement la fuite et fera remonter le régime de ralenti, vous indiquant par là-même l'endroit incriminé. Vous pouvez également utiliser un pinceau et de l'essence, mais cet aérosol est rudement plus pratique et rapide à mettre en œuvre. (0,3 L : 9,90 euros environ)

Mousse textile

Cette mousse en aérosol, destinée initialement à détacher et raviver les sièges de voitures, se trouve sous diverses marques dans n'importe quel centre auto. Appliquée à l'aide d'un tampon jex ou du "gratte-gratte" vert de l'éponge, elle vous permettra de restaurer à moindre coût les flancs blancs de votre vieille bleue. (0,3L : 3,50 euros environ)

 

 

 

Galvanisation à froid

Disponible en aérosol, la galvanisation à froid est le produit idoine pour restaurer et protéger toutes les pièces métalliques non peintes comme la selle ou le plateau. Elle existe en finition brillante ou satinée, voici en exemple la version satinée. (0,4L : 13,00 euros environ)

 

 

Pastis

Enfin ne pas oublier la cruche de lait de panthère, à savourer à la fin de la journée de bricolage, en admirant le fruit de votre labeur et l'avancement du chantier de restauration. Peut être remplacé selon les goûts par  tout autre produit ayant les mêmes vertus relaxantes. Comme pour l'acide chlorhydrique, je vous invite quand même à prendre les précautions nécessaires en matière de dosage.


Rudyard CLIN.

Mise à jour : création d'une page sommaire.

Publié le 17/01/2012 à 13:17 par le-monde-en-bleue
Mise à jour : création d'une page sommaire.

Une note très brève pour vous informer qu'un sommaire est désormais disponible dans le menu de droite.
En effet, avec l'étoffement du blog, il devenait de plus en plus difficile de s'y retrouver.
Maintenant, vous pouvez accéder aisément et rapidement (en 2 clics) à l'article que vous souhaitez lire ou relire.

Rudyard CLIN.

Vœux bleus pour 2012.

Publié le 31/12/2011 à 11:33 par le-monde-en-bleue
Vœux bleus pour 2012.

Eh bien voilà, encore une année de bouclée au compteur du petit blog. Comme à l'accoutumée, au-delà des bons vœux, c'est aussi la période des rétrospectives et des bilans. À ce même exercice en décembre 2010, je m'avouais béat, tel "lou ravi", de compter 1500 visites sur le monde en bleue.  Aujourd'hui, c'est la barre des 13 000 qui vient d'être franchie : même sur le ruban d'internet, elle roule, elle roule la mobylette bleue...
Mais derrière le virtuel de la froide statistique, il y a, je vous le confirme, une réalité bien perceptible. Cette année 2011 aura été extrêmement riche en contacts.  Après les clins d'œil amicaux de la part des fondus de Motobécane et de mobeux aguerris, c'est surtout la quantité de néophytes venant d'acquérir une première bleue qui fut surprenante. Voilà qui, au passage, me conforte dans l'idée qu'un blog didactique à l'attention des débutants a bien toute son utilité.
J'en profite également pour remercier ceux qui m'ont gentiment laissé un mot sur le livre d'or, des mots tels des cartes postales puisque parfois postés de Belgique, du Québec, de République Tchèque ou encore de Tucson Arizona USA.

L'actualité mob 2011, ce fut également la Croisière Bleue qui, sur les traces de Benoît Denieulle (Tour d'Europe 2007 et Tour d'Amérique du Nord 2009 en solitaire) ou des comparses (Les Andelys-Dakar 2008) a perpétué la tradition des grands raids en bleues (tout au moins en Motobécane dans le cas de Deniol). Et voilà que, déjà, pour l'hiver 2012 se profile un Grenoble - Cap Nord en bleues 881U à l'initiative d'une bande de quatre jeunes (http://www.asso-perdspaslnord.com). Plus modestement, rencontres et balades se sont multipliées dans les campagnes françaises. 
Bref, la mobylette en général, la bleue en tête, continue sa reconquête des cœurs et de l'asphalte avec une méthode qui est à son image : lentement mais sûrement.

Et puis à moins de 7 euros le plein pour 200 kilomètres, une centaine d'euros de coût par an et encore (assurance et entretien compris), le tout pour un plaisir et une liberté sans limite, la bleue reste "l'essence du bon sens" en matière de mobilité. La crise et la baisse du pouvoir d'achat, ces deux chimères qui effraient tant de monde ces jours-ci, auront en vérité autant d'impact sur notre passion qu'en auraient les flatulences d'un cochon d'Inde  sur le linoleum.

Alors fêtons ! Fêtons dans la joie et la bonne humeur l'arrivée de ce nouvel an et l'avenir radieux de nos mobylettes !

Bon réveillon, avec peu de modération, et meilleurs vœux à toutes et tous,


Crédit photo : cette année, j'ai honteusement dérobé une bleue enneigée à la galerie photo de gueguette80 que je vous invite à visiter en cliquant ICI. Merci à lui.

 

Rudyard CLIN.

Vos bleues : AV68 d'Hervé.

Publié le 22/12/2011 à 19:22 par le-monde-en-bleue
Vos bleues : AV68 d'Hervé.

Pour finir cette année 2011 en beauté, Hervé nous offre cette seconde contribution à la rubrique "Vos bleues". L'AV68 qu'il nous présente, sa monture actuelle, a été achetée il y a environ un an dans un jus absolument épatant. Ce qui n'a pas, pour autant, exempté cette machine de recevoir une révision mécanique dans le plus infime détail, gage d'une fiabilité sans faille par la suite. Et ce dernier point revêt une importance capitale lorsque, comme Hervé, on appartient à la catégorie "rouleur" : 8000 kilomètres en 12 mois, ça force tout de même le respect.


 

 

Hervé et la bleue, c'est une histoire qui a (re)commencé il y a quatre ans, lorsqu'une bande de potes fait le pari de descendre à Moto Légende en mobylettes. À ce moment là, il n'a pas encore de machine et c'est un argument suffisant pour décliner l'invitation. Et puis à 45 balais, on n'a plus ni les guiboles ni l'insouciance de nos seize ans pense-t-il...
Mais cette "mauvaise foi" ne sera que de courte durée, puisque... comme par hasard... Hervé achètera peu de temps après une AV88 ainsi qu'une AV79 pour son père, jeune retraité.
L'année suivante, bingo, c'est l'ivresse du ride en groupe avec la vingtaine de copains en mobs : Nancy / Dijon, Dijon / Nancy sur trois jours avec une journée à Moto Légende, au total 700 kilomètres par les petites routes. Le virus est définitivement là.
Un peu plus tard, ils remettent le couvert avec un aller-retour Nancy / Saint Quentin à l'occasion des 60 ans de la mobylette Motobécane : 900 kilomètres sur trois jours encore. Depuis, Hervé et son père roulent quasiment toute l'année en bleues. Le parc familial a lui aussi suivi l'évolution du virus, puisqu'il compte désormais une quinzaine de Motobécane parmi lesquelles l'AV68 et sa soeur AU68, AV88 et AU88, AV79, 50V orange ou encore une paire de chaudrons.

 

 

La bleue, c'est un rapport coût/plaisir inégalable et, pour une fois, ça n'est pas moi qui l'écris mais Hervé ! Son mail s'achève par un clin d'oeil à Coluche, celui qui s'amusait régulièrement à frimer en bleue sur les Champs Elysées : "Vise la dégaine ! C'est pas cher et moi ça m'arrange...".

 



Un grand merci à Hervé pour cette belle contribution et le partage de sa passion sur le petit blog. En tout cas, à ces deux complices,  je souhaite encore de bien belles balades sur les petites routes de France au guidon des merveilleuses Motobécane...

 

Rudyard CLIN.

La bleue pour les bleus (chap.12) : Assurer, immatriculer.

Publié le 28/09/2011 à 17:38 par le-monde-en-bleue
La bleue pour les bleus (chap.12) : Assurer, immatriculer.

Il ne sera pas question de mécanique pour ce douzième chapitre, puisque nous allons évoquer un sujet purement administratif : assurer et immatriculer une bleue. Huit mois révolus après l'application de la loi sur l'immatriculation des cyclomoteurs, après de nombreux cafouillages et méprises en préfectures, après de nombreuses discussions parfois contradictoires publiées sur les forums spécialisés, il n'est finalement pas si aisé de s'y retrouver pour le nouvel arrivant dans le monde du cyclo de collection.  Il semblait donc utile de revenir clairement sur la procédure à suivre et, par là même, sur les modalités d'assurance, afin que quiconque puisse débuter de belles balades en bleue l'esprit serein.

L'assurance est, d'ailleurs, le point de départ de votre démarche puisque c'est le sésame qui vous permettra d'obtenir l'immatriculation en préfecture. Bien entendu, vous pouvez à cet effet faire appel à votre cabinet habituel, qui vous facturera le contrat au même tarif qu'un scooter flambant neuf, à savoir pour une centaine d'euros voire parfois plus. Toutefois, compte tenu de l'ancienneté de nos bleues et de leur utilisation généralement cantonnée à la balade dominicale ou aux aller-retours estivaux chez le boulanger et le cafetier du coin, le meilleur choix financier reste sans aucun doute possible les assureurs spécialisés en véhicules de collection. Les contraintes dépendent des contrats mais sont bien souvent minimes au regard de cette utilisation (exemple : ne pas utiliser sa mobylette pour les trajets domicile-travail ou dans le cadre d'une activité professionnelle). En revanche, il est une obligation commune à tous ces courtiers : justifier d'un autre véhicule assuré en contrat classique. Ce qui est somme toute logique, puisque vous êtes censé avoir un véhicule d'usage courant, au moins pour vos trajets domicile-travail. En terme de tarif, l'assurance collection d'une bleue vous coûtera, à titre indicatif, dans les 40 euros par an  (frais de dossier compris / 2011). 
Comment donc procéder ?
C'est très simple, il suffit de communiquer au courtier : la marque (Motobécane, Motoconfort), le type (AV76, AV65, etc.), la date de mise en circulation (la date de réception aux Mines qui figure sur la plaque rivetée au moteur fait office), ainsi que le numéro de cadre frappé à froid (qui remplace le numéro d'immatriculation puisque vous n'en avez encore pas).  Bien entendu, vous y joindrez copie de votre permis de conduire (souvent ces assurances vous demandent deux ans de permis) et copie du contrat d'assurance de votre véhicule quotidien. Ainsi vous obtiendrez sans difficulté votre vignette verte, première étape de la procédure. Concernant la sélection d'un courtier, vous n'aurez que l'embarras du choix en pianotant "assurance collection" dans votre moteur de recherche préféré. Certains cabinets tels que Clavel ou Bailly ont une réputation de sérieux qui n'est plus à faire dans ce domaine.

Ceci étant fait nous allons pouvoir passer à l'étape suivante, à savoir la rédaction de l'imprimé cerfa N°13750*03 de demande de certificat d'immatriculation. Imprimé que vous pourrez demander en préfecture, en mairie, ou télécharger à cette adresse . Voici un exemple en image :

 



Evidemment, les emplacements relatifs au numéro d'immatriculation actuel, à la date d'achat et à la date de l'ancien certificat restent vierges. Comme on l'a vu pour l'assurance, en (B) "Date de 1 ère immatriculation", vous inscrirez la date de réception aux Mines.

À la rubrique (E), vous noterez le numéro de cadre. Attention à la rubrique (J.1) "Genre national" pour laquelle il faut prendre soin d'inscrire "CL". Si vous écrivez "CYCL" (je le précise car c'est le genre qui apparaît sur certains contrats d'assurance), votre bleue sera considérée comme tricycle à moteur et recevra, à ce titre, un numéro d'immatriculation du type moto ou auto ! (format XX 111 XX). Vous seriez donc contraint de faire faire une nouvelle carte grise. Hormis ces quelques points, aucune difficulté particulière n'est à retenir.

Vous pouvez désormais vous rendre en préfecture avec votre dossier constitué de : l'imprimé cerfa dûment rempli, le contrat d'assurance, un justificatif de domicile et un justificatif d'identité. Généralement dans l'heure qui suit, l'employé vous remet un certificat provisoire d'immatriculation sur lequel figure votre numéro et grâce auquel vous pourrez faire réaliser une plaque :

 

 

D'une validité d'un mois, ce certificat vous autorise d'ores et déjà à rouler en toute légalité. Votre carte grise définitive vous arrivera par courrier recommandé dans les 72 heures. Jusqu'au jour de rédaction de cet article, l'immatriculation d'une mobylette est une procédure totalement gratuite.

Avant de clore le sujet, j'évoquerai deux cas de figure susceptibles de vous concerner à un moment ou l'autre. Car une fois que vous aurez attrapé le virus avec votre première bleue, vous serez sans nul doute tenté d'en avoir une seconde, puis une troisième et ainsi de suite. Il est donc utile de savoir qu'il existe, dans ce cas, ce que l'on appelle une assurance "flotte". En effet, à partir d'un certain nombre de véhicules collection (généralement 4) et jusqu'à une quantité illimitée, vous pouvez souscrire ce type d'assurance forfaitaire. Il en coûte une centaine d'euros pas an pour des garanties similaires à votre contrat de base, appliquées à l'ensemble de votre parc.

Enfin, il peut arriver pour une raison ou pour une autre, que vous souhaitiez immatriculer une machine stockée sans l'assurer (avant que la procédure ne devienne payante par exemple...). Vous devrez à ce moment-là produire en préfecture la fiche des Mines de votre modèle. S'il s'agit d'un modèle courant, vous la trouverez gratuitement et sans difficulté sur l'excellent site "Les Mordus du Galet" . Si, en revanche, il s'agit d'une machine un peu plus exotique, vous n'aurez alors pas d'autre alternative que de demander par courrier un certificat du constructeur auprès de MBK. Prévoyez dans ce cas une cinquantaine d'euros de frais. À ceci, et ce n'est pas le plus simple, il vous faudra également ajouter un justificatif de propriété : facture d'achat ou certificat de cession. Pour la facture la chose est bien souvent entendue, pour le certificat, si vous n'en possédez pas,  un beau frère peut s'avérer très utile...


Voilà, il me semble avoir fait le tour de la question. Mais comme d'habitude, je reste joignable par mail si je peux vous aider par un complément d'information.

 

 

Rudyard CLIN.